Si, comme nous le verrons dans ce numéro, le registre de l'entrepreneuriat interpelle immanquablement celui de l'éducation, il en va évidemment de même vis-à-vis de l'accompagnement et de la formation à l'entrepreneuriat. Ainsi, la note de synthèse proposée par P. Champy-Remoussenard revient notamment sur les contributions qui structurent, à l'échelle internationale, la recherche sur les liens entre éducation, formation et entrepreneuriat. Il s'agit ici plus précisément d'identifier la manière dont la recherche en éducation et en formation aborde ce domaine d'investigation, ce qu'elle permet d'en dire et certains points aveugles qui subsistent. Ces questionnements invitent, au-delà des travaux sur l'éducation à l'esprit d'entreprendre, à investir la formation tout au long de la vie et ses enjeux en matière d'entrepreneuriat, susceptibles d'apporter un regard complémentaire aux travaux centrés sur l'école. Cette note de synthèse est suivie de trois articles de recherche proposant des explorations actuelles de ces questions, en privilégiant l'analyse de la dimension entrepreneuriale comme enjeu de formation et d'analyse des pratiques professionnelles. Tout d'abord, la contribution de J.-M. Mégret intitulée "D'une formation à l'entrepreneuriat aux prémices d'une "andragogie entrepreneuriale" - Le cas des Très Petites Entreprises (TPE) bretonnes" examine la formation à l'entrepreneuriat en la saisissant d'un point de vue andragogique. Ensuite, l'article de H. Vanderstischel, R. Becerril Ortega et J.Didier, intitulé "Parcours de créateur.trice.s dans le champ de l'économie sociale et solidaire" propose un regard sur la dimension entrepreneuriale à partir d'une analyse de récits d'expérience de personnes impliquées dam la création d'entreprises ou le portage de projet. Enfin, la contribution de M. Pagoni, intitulée "Projet entrepreneurial et sécurisation des parcours professionnels dans le cadre du Conseil en évolution professionnelle (CEP)" questionne le statut de la prise de risque inhérente au projet, alors même que le dispositif analysé s'inscrit dans un enjeu de "sécurisation" des parcours professionnels.