Les territoires résultent d'interactions entre les espaces physiques et construits, d'une part, et les systèmes sociaux, économiques, politiques et culturels, d'autre part. Au cours des quatre derniers siècles, la modernité et l'industrialisation ont produit des territoires qui ont donné lieu à diverses formes urbaines, dont l'idéal reste la ville, une figure de rhétorique et de discours étayé par une très large gamme d'échafaudages disciplinaires, de l'histoire et de la philosophie à l'urbanisme. Pourtant, «la ville» est de plus en plus en question. L'universalité actuelle de l'expansion urbaine contraste avec la complexité et la diversité de ses formes. Par exemple, des « grappes » de production territoriale vont au-delà de la conception classique des formes urbaines. En outre, les zones urbaines sont fondamentalement différentes en fonction de leur place au sein des relations territoriales. Une ville mondiale n'est pas la même chose qu'une métropole ou une capitale ; les zones urbaines petites et moyennes sont également différentes. En faisant le bilan de l'interdépendance croissante entre les niveaux régional, national et local à travers le monde, ce numéro examine les tendances actuelles dans la transformation urbaine à la lumière de trois défis majeurs qui nécessitent de renouveler les outils analytiques: l'insécurité, la tertiarisation et l'informalisation des formes urbaines.