Tout enfant peut jouer s'il est en bonne santé mentale. Peut-on en dire autant de l'adulte qui n'est pas malade ? Il y a une grande affinité entre l'homme et le jeu, mais il arrive que l'homme perde sa capacité à jouer ! N'est-il pas contraint par les processus civilisateurs auxquels il participe à se conformer à des règles et à utiliser des méthodes qui excluent le jeu ?
Les psychanalystes ne peuvent oublier que " jouer " est, au cœur du processus thérapeutique, l'élément le plus dynamisant, le ressort le plus puissant de l'évolution vers une amélioration de l'économie psychique du sujet.
Les groupes se prêtent au jeu d'autant que les relations intersubjectives y sont démultipliées, mais ils sont aussi le lieu où de fortes pressions à l'uniformité se font sentir conjointement.
Ce numéro propose d'approcher ce que l'on appelle " jouer " dans un espace thérapeutique groupal ; de présenter, dans différentes techniques, les conditions nécessaires au jeu ; de caractériser les fonctions du jeu, son rapport à la parole, à l'" agir " ; d'analyser certaines problématiques liées au jeu.