Les sociétés humaines de tous pays endurent de plus en plus de chocs psychiques : horreurs ou traumas. Ces irruptions du réel dans le cours de leurs existences laissent une nui marque indélébile chez ceux qui les subissent. Au terrorisme aveugle, s'ajoutent des catastrophes naturelles, industrielles, et les pandémies, dont les effets co-latéraux génèrent de lourdes traces psycho-sociales, souvent aggravées d'un trauma chez l'impliqué, pour de longues années s'il n'est pas pris en charge de manière adaptée. Des politiques de prévention de santé publique s'instaurent avec des effets, des conséquences multiples. Difficile adaptation aux autres cultures... et les mesures à but prophylactique mobilisent ou immobilisent la communauté des psys. Si Freud fut le premier à oser avancer le trauma comme cause de la névrose, particulièrement hystérique avec la séduction, il fit du trauma sexuel un événement réel et causal des symptômes ultérieurs de ce sujet. Puis avec la conception d'un après-coup du trauma, ce fut la construction d'un fantasme écran du réel. Lacan de son côté localise le trauma dans le rapport du sujet au langage. Lorsque des images ne s'effacent pas, c'est qu'elles traduisent des inscriptions qui ne relèvent pas de l'Imaginaire soumis au Symbolique, ce phénomène donne des signifiants minéralisés, comme des signes, c'est du Réel : image indélébile où la jouissance est inoubliable. En Afrique souvent, comme la langue kinyarwanda l'indique, le mot "trauma" n'existe pas. Ici il fallut l'inventer, on forgea le mot "itsembabatutsi" à partir de celui de "itsembatsenba "qui voulait dire "massacre" pour signifier le génocide des tutsi au Rwanda.