La microfinance : un outil de lutte contre la pauvreté ? L'accroissement de la dette des pays en développement (PED) et l'insolvabilité de certains États ont rendu difficiles les relations financières entre leurs gouvernements et les détenteurs de capitaux. Encouragés par les organisations internationales, ces derniers ont alors décidé de proposer directement des services de microfinance (épargne, crédit, assurance) aux populations du Sud. Le microcrédit, qui consiste en l'octroi de prêts d'un très petit montant, s'impose désormais comme l'instrument privilégié de la lutte contre l'exclusion bancaire et la pauvreté. À tel point que 2005 a été consacrée par les Nations unies " Année internationale du microcrédit ". On peut toutefois s'interroger, comme le fait Valérie de Briey dans Regards économiques. , sur les conditions qui rendent possible l'usage de cet instrument dans le secteur bancaire traditionnel où l'absence de garantie est un obstacle majeur à l'octroi d'un prêt. Michel Lelart revient dans la Revue d'économie politique sur l'exemple de la Grameen Bank, fondée dans les années 1970 par Muhammad Yunus (prix Nobel de la paix en 2006), considérée comme un exemple de réussite dans les pays du Sud. Au Nord, le besoin de financement d'un très grand nombre de très petites entreprises (TPE) et la persistance du chômage de masse peuvent trouver une solution dans le microcrédit dont certaines initiatives ont été couronnées de succès. C'est le cas de l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE) créée en 1989 par Maria Nowak qui rappelle, dans Finance et bien commun, que le microcrédit doit continuer d'être encouragé en Europe. Il est toutefois difficile de mesurer les effets de la finance solidaire sur la pauvreté. Selon Patrice Flynn dans Challenge(, la microfinance, actuellement sous l'influence du " Consensus de Washington ", pourrait être contreproductive. Jean-Michel Servet revient, lui, dans sur certains mythes qui consisteraient notamment à diffuser l'idée selon laquelle ce nouvel instrument financier serait aujourd'hui devenu la seule solution pour lutter contre la pauvreté