Après avoir façonné le territoire, l'automobile reste la reine. Sur le rail, la vitesse est privilégiée au maillage du territoire. Lutopik numéro 12 s'intéresse aux transports et aux infrastructures de plus en plus soumises aux règles des compagnies privées et à leur unique souci de rentabilité. Le fret est déjà ouvert à la concurrence et le trafic voyageur s'y prépare. Les autoroutes, elles, ont été vendues en 2006 par l'État à trois compagnies qui donnent des milliards à leurs actionnaires. Se pencher sur ces questions, c'est imaginer l'idée d'un service public de transport, qui permettrait à chacun de se déplacer facilement sans trop polluer. C'est aussi questionner nos besoins de mobilité, et envisager de réduire nos déplacements en relocalisant certaines de nos activités. La voiture, en rendant très pratique le fait d'aller jusqu'au magasin plus loin et moins cher, a fini par condamner de nombreux petits commerces de proximité. Or, comme vous pourrez aussi le lire dans ce numéro, l'ouverture d'un bar ou d'une épicerie contribue à insuffler de la vie en zone rurale et à réduire les déplacements. Un effort qui pourrait aussi être fait pour nos déjections, qui sont pour leur part transportées par l'eau jusqu'aux stations d'épuration. Les toilettes aussi auraient bien besoin d'une optimisation de leurs réseaux pour récolter une ressource plutôt que de se débarrasser d'une pollution.