L'épistémologie de la transmission prend deux formes contrastées chez les philosophes. Dans une tradition " cartésienne ", la transmission n'est pas une source légitime de connaissances, voire de croyances. Dès lors, sans évidence positive que nos semblables disent la vérité, une évidence indépendante de tout témoignage, nous ne devrions pas croire, mais plutôt douter, de ce qu'ils nous disent. Dans une tradition " reidienne " cette défiance, outre qu'elle est en réalité impraticable, et cette incrédulité, " nous priveraient des plus grands avantages de la société, et nous placeraient dans une condition pire que celle des sauvages ". Nous verrions aussi diminuer drastiquement le nombre de nos croyances. Et peut-être nous finirions par n'en avoir guère plus qu'une huître ou un protozoaire...