L'âme, psychê, était dans la langue grecque un souffle qui caractérisait la vie, l'esprit animant le corps. Pourtant, le rapport du corps à l'âme, dès les Grecs, a été pensé sur le mode d'un conflit : entre pulsion et raison, entre passion et choix de vie. Le corps est-il le "tombeau de l'âme"? Ou bien le lieu d'un jeu de l'être à l'univers ?
Karine Josse évoque dans un long article l'affaire des "Diables de Loudun" (xviie siècle), selon une trame qui nous conduit de la chasse aux sorcières du moyen-âge à "l'hystérie" moderne du Pr. Charcot. La passion du xviiie siècle pour le phénomène des "enfants sauvages" est l'occasion de publier un témoignage d'époque, sur la jeune Marie-Angélique Le Blanc, précédé d'un essai d'Israfil Dough sur le néolithique et la domestication de la nature, autour des thèses fameuses de l'ethnologue A.-G. Haudricourt ? : est-ce l'âme qui domestique le corps, ou bien le "corps" social qui contraint la part sauvage de l'homme ? Dans le jeu entre corps et âme, le traité des Passion de l'âme de René Descartes est une oeuvre centrale : cinq articles du Traité (§ 91-95) sont commentés par Israfil Dough. Place est faite à la poésie, avec un texte de Cécile Sauvage sur la maternité, en dialogue avec la contemporaine Victorine B. Le poète Bruno Berchoud (prix Jean Follain 2010 pour Une ombre au tableau) propose trois poèmes sur le lapsus et les jeux de langue...
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