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Action Poétique N° 158, Printemps 20 (Broché)

Poésie et Ready-made

Collectif

  • Farrago (Editions)

  • Paru le : 20/04/2000
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Venu des plateaux de l'Iran. Connu de toutes, connu de tous, depuis les origines. Les Mongols, les Hébreux, la Bible, les Grecs, les Chinois, Platon, Plaute, Aristophane, les Népalais, le Livre des morts tibétains, le Livre des morts égyptiens. Une plante potagère, liliacée, comme l'ail, la ciboule, la civette, l'échalote, la ciboulette, la cive (en ancien français), à parure comestible composée de plusieurs enveloppes qui se prennent les unes dans les autres - tunique sur tunique -, à tige souterraine On prétend qu'elle a conservé son arôme, son bouquet, ses relents, sa force lacrymogène, à l'ouverture des sarcophages, entre les mains racornies des momies, après plusieurs millénaires. Le mot français est repéré en 1273, et le gnon, superbe raccourci, sort, en 165 1, des Mazarinades (le mot est aussi rare en poésie - chez Reverdy, une fois chez Cendrars, trois fois - que le geste répété sur les terrains de rugby - deux cent cinquante gnons lors d'un célèbre match à Wembley). Oignon, oingnon, ongnon, ognon, ouagnon (en provençal cebula, du latin caepulla, de caepa : oignon) : le jaune de Strasbourg, le très hâtif de port Sainte-Marie, le jaune brun de James, le gluant discret de Cavaillon, celui d'Égypte (le rocambole), le créole, le géant de Rocca, l'immémorial d'Amiens, le blanc petit extra hâtif de Barletta, le blanc très hâtif de la Reine, celui d'Espagne, énorme (pour l'oignon farci), celui de madère, très rond, le blanc rond dur de Hollande, le rouge globe, pure sphère congénitale, le piriforme jaune hâtif, allongé, le jaune de Cambrai, le rosé de Bonne Garde, le blanc hâtif de Paris. L'oignon, un ail à une tête, donc (de unio, en latin) : sa corpulence, son mystère ; sa puanteur, ses pesanteurs ; son chapelet, sa tunique, sa gousse, sa pelure ; sa botte, son miroton, ses poches, son bouillon ; ses propriétés rassurantes, ses vertus laxatives, ses vertus diurétiques, le pouvoir plastique de son essence, la forme héréditaire, l'intime connexion de ses parties. Le fritot d'oignon, le hachis d'oignon, le glacé d'oignon, la purée d'oignon (Soubise). Le doré de Parme, le bronzé d'Amposta, le rosé de Roscoff, le rouge de Simiane, le blanc de Naples. Ceux que l'on trouve de mars à septembre (le barletta, l'élody, le printanier...), ceux que l'on trouve d'avril en août (le gros de Rebouifion), ceux que l'on trouve en juillet-août (le radar, le sonic, à gros bulbes ronds), ceux que l'on trouve sur le marché. Pour la tarte, la crème, le chutney. Pour l'éplucher, le hacher, le soigner, l'assaisonner, le blanchir, l'émincer, le manger. Pour le faire revenir, pour le fricasser (attention, horreur : l'oignon brûlé). L'oignon : sa larme à l'infini, l'infini de sa rangée ; la douceur de l'omelette (très peu de sel, bien épaisse, bien tassée, dans une poêle à table profonde, avec une très pointue pointe de thym). Et aussi dans la soupe à l'oignon - lui, longuement étouffé, elle rapidement tournée - (la goulée de champagne, la goutte d'armagnac). Et encore : l'oignonade, le confit ; et la nourriture des légions romaines, celle des savants Chaldéens : le petit oignon frais aux grains de sel... L'oignon, pluriel les oignons : des variétés, des dimensions, des pellicules, des couleurs (le blanc, nacré, le pourpre, foncé, le rouge, intense, le jaune, paille, le jaune, cuivré, l'incarnat, l'incarnat, très tendre, le rouge, violacé, le saumonais, le chamois...). L'oignon, la pelure d'oignon (le vin), les Oignons de Norge ; L'Ode à l'oignon-de Pablo Neruda et l'oignon dans une célèbre de toile de Picabia. Clouter l'oignon ? Non, laisser le clou de girofle vivre sa vie (parenthèse). Et de nouveau l'oignon : la grosse montre pansue, le cor au pied ; le cul (se faire casser l'oignon, se le carrer dans l'oignon, occupe-toi de tes oignons, c'est pas tes oignons). Et : aux petits oignons, sens positif, sens négatif. La confiture d'oignon. Faire revenir à petit feu, dans de l'huile d'olive première pression, pas trop fruitée, deux kilos d'oignons ; bien laisser fondre (il a été mis en fines rouelles, pas haché). Une bonne heure. Ajouter alors sept cent cinquante grammes de sucre roux. Mélanger à loisir, dans le temps. Joindre un demi-litre de vinaigre fin, de vin, plus quelques herbes, un petit piment à bec pointu. Saler du bout des doigts. Laisser cuire une solide demi-heure. Se consomme chaud, tiède ou froid, avec gigot, volaille (l'oie !), viandes froides ou en tartine sur du pain.

Fiche technique

  • Date de parution : 20/04/2000
  • Editeur : Farrago (Editions)
  • Collection : Farrago
  • ISBN : 2-84490-030-5
  • EAN : 9782844900302
  • Présentation : Broché
  • Nb. de pages : 112 pages
  • Poids : 0.165 Kg
  • Dimensions : 15,0 cm × 21,5 cm × 1,2 cm
 Collectif - Action Poétique N° 158, Printemps 20 : Poésie et Ready-made.
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