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Toute perspective de lecture est liée à un ancrage géographique. Chaque lecteur est habité par des paysages. Pour Rachel Bouvet, ce paysage est celui de l'océan tel qu'on peut l'observer le long des côtes bretonnes, cette force gigantesque, sublime, mais aussi porteuse d'une douceur infinie. Les auteurs Kenneth White, Victor Segalen et J-M G Le Clézio partagent eux aussi cet ancrage breton : White vogue principalement entre les Côtes-d'Armor et l'Ecosse, Segalen naviguait surtout entre le Finistère Nord et le Pacifique, Le Clézio voyage entre le Finistère Sud et le Nouveau-Mexique en passant par le Morbihan, l'océan Indien et la Méditerranée.Consciente de son attachement breton, provoquant chez elle une sensibilité accrue aux paysages maritimes et désertiques, le désir de la découverte de la géopoétique et un questionnement sur l'altérité, Rachel Bouvet réfléchit à la dimension géographique de l'acte de lecture. Par son analyse des oeuvres de Kenneth White, de Victor Segalen et de J-M G Le Clézio, elle montre que la géopoétique peut donner lieu à une approche singulière des textes littéraires. Faisant souvent appel à la géographie, aussi bien à la géographie physique qu'à la géographie humaine, avec les questions de paysage, de carte, de territoire, d'archipel, de frontière, elle illustre de quelle manière une interprétation basée sur les principes essentiels de la géopoétique peut se déployer.