Sport et mérite, histoire d'un mythe - Philosophie politique du corps en démocratie (Broché)

Pourquoi de nombreux sportifs pensent-ils qu'ils deviendront un jour de grands champions ? Pourquoi peu y parviendront-ils, en dépit des litres de sueur versés ? Comment cette croyance dans une réussite qui devrait tout au travail s'est-elle historiquement formée ? Est-elle illusoire ? Quelles en sont les conséquences éthiques et politiques ? Le sport fournit l'exemple rêvé d'une méritocratie si parfaite que la société est tentée de se fonder sur son modèle.
Au coeur de la société, le sport, et au coeur du sport, le mérite, concept insuffisamment analysé. Peut être dit méritant tant celui qui s'efforce sans réussir et "a le mérite d'essayer", que celui qui réussit sans s'efforcer et "mérite la victoire". Entre ces deux extrémités se distribue tout le monde du sport, certes persuadé que "le meilleur gagne" et que "l'important est de participer", mais tout autant que "le travail paye".
En échouant à récompenser l'effort comme il se doit, le sport réussit peut-être quelque chose : produire des forçats condamnés à applaudir les champions siégeant sur le trône de leur génie — ou bien tricher, corrompre, se doper. C'est à une remise en question des valeurs qui fondent la société qu'une philosophie politique du sport conduit. En se fondant sur une analyse minutieuse de sources historiques (notamment sur les écrits de Pierre de Coubertin), Sport et mérite, histoire d'un mythe déconstruit l'idéal méritocratique du sport et de nos sociétés, en proposant une philosophie politique du corps originale montrant comment nos conduites sont gouvernées par les illusions de l'égalitarisme.