Splendeurs Persanes. Manuscrits Du Xiieme Au Xviieme Siecle (Relié)

Si les miniatures persanes sont connues pour leur beauté et leur raffinement, les expositions qui leur sont consacrées sont rares. Ces Splendeurs persanes présentent en une grande synthèse inédite 160 chefs-d'œuvre de l'enluminure, conservés à la Bibliothèque nationale de France, qui ont été réalisés entre 1100 et 1660 dans le faste des cours princières persanes. Tout entiers au service de l'écriture - l'art le plus noble du monde musulman - ces chefs-d'œuvre invitent le lecteur à découvrir, sous leurs reliures finement ouvragées, de somptueuses peintures serties entre les lignes des textes littéraires ou des exercices calligraphiques. Les travaux scientifiques les plus récents mettent en lumière l'alchimie presque parfaite qui règne ici entre reliure, enluminure et calligraphie. On y retrouve avant tout le relief de la littérature persane. Prince trônant et festoyant entourés de courtisans dans des cadres féériques ; chasses et poursuites d'animaux paisibles ou sauvages ; scènes complexes tirées de récits fabuleux ; parfois aventures amoureuses ... Tels sont les grands thèmes de la poésie épique persane illustrée dès le début du XVIe siècle dans les premiers manuscrits du Châhnâmeh ou Livre des rois de Ferdowsi. Avec le poète Nezâmi, qui mourut au début du XIIIe siècle, puis des poètes comme Attâr, Hâfez, Djâmi et des dizaines d'imitateurs, c'est un monde littéraire tout autre qui fait son apparition. Utilisant parfois les mêmes légendes historiques que l'épopée, ces poètes les transforment en leçons morales ou en visions mystiques ; l'amour comme la nature y deviennent acteurs ou images dans une expression lyrique du divin qui fournit de surprenantes métaphores pour exprimer le plaisir des corps et des âmes. Les anecdotes du poète Sa'di contiennent d'admirables observations et parfois des critiques sévères sur la société qui l'entourait au tournant du XIVe siècle. Dans la seconde moitié du XVe siècle, l'ensemble des miniatures que l'on attribue au grand peintre Behzâd, dont les sujets s'inspirent de la même veine réaliste et satirique, sont comme un contrepoint aux modes lyrique et épique dominants.