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Alors que Charcot et ses disciples s'emploient à digérer le magnétisme animal et à réduire le somnambulisme aux vues de la science positive, les sciences psychiques se développent en Angleterre, au cœur de l'intelligentsia, dans le milieu universitaire de Cambridge et, quelques années plus tard, aux Etats-Unis, à l'université de Harvard, avec l'entrée en lice du philosophe William James. Les " psychistes " britanniques et américains se situent dans la voie ouverte par Puységur : tout en se réclamant de la science, ils prétendent objectiver des phénomènes susceptibles de modifier l'idée que l'homme en Occident se fait de lui-même ; portés par la vague spirite, ils entreprennent d'étudier les phénomènes médiumniques en mettant en général de côté les croyances spirites.
Refusant les vues rétrospectives classiques, Bertrand Méheust reconstitue ce conflit en prenant au sérieux le discours et les travaux des métapsychistes. Il montre la fécondité heuristique de leurs recherches et analyse la signification culturelle de l'oubli " opportun " dans lequel elles sont tombées. Traversant une vaste documentation, il s'attache à montrer par quelles solutions de compromis la culture dominante a géré la menace " psychique ". Enfin, il s'emploie à relever, dans l'œuvre d'artistes, d'écrivains, de philosophes, de sociologues, de psychiatres, et jusque dans les textes de Freud, les empreintes que les recherches psychiques ont laissées dans la culture de la première moitié du vingtième siècle.
Bertrand Méheust est professeur de philosophie et membre associé du groupe " Psychanalyse et pratiques sociales de la santé " (CNRS-UPRESA 6053 - Université de Picardie).