Isabelle Maunet-Saillet, née en 1967, vit à Tours où elle enseigne à l'Iufm. Elle est docteur es lettres et membre de l'équipe de recherche sur la création poétique de l'ENS de Lyon. Elle a participé aux travaux de recherche de l'Item (CNRS) consacrés à la critique génétique des textes. La revue Genesis a accueilli ses études sur les manuscrits de jeunesse d'Apollinaire et sur la genèse des calligrammes qui fournissent un des soubassements historiques nécessaires à l'étude du modernisme et des courants d'avant-garde.
Sa thèse déploie la genèse, avec et contre la chronologie, des poésies dites visuelles et sonores, expérimentales dans leur pratique et littéralistes dans leur principe. Ses articles sur la poésie française et étrangère, du Coup de dés...deMallarmé aux poésies concrètes, visuelle et sonore de l'extrême contemporain, apportent un regard neuf et inventif sur un courant poétique essentiel depuis plus d'un siècle, mais considéré, encore aujourd'hui, comme marginal.
La confrontation entre la poésie concrète des années 50 et les courants avant-gardistes des années 60-70, issus ou tributaires de Fluxus, constitue un apport original à l'histoire foisonnante et à l'analyse stimulante des avant-gardes du vingtième siècle. Sa connaissance des mouvements futuristes et dadaïstes, son essai sur l'oeuvre multidirectionnelle et protéiforme de l'un des plus grands expérimentateurs dadaïstes (Le Dadasophe Raoul Hausmann), son attention au travail alterné, conflictuel, amoureux, des rythmes, des graphes, des sons, des significations, des figures que donnent à voir et à entendre les poèmes et performances de Pierre Garnier, de Jean-François Bory et de Julien Blaine, passeurs de langue et expérimentateurs de limites, mettent à leur juste et importante place les expériences les plus risquées de notre modernité poétique.
Son travail est en prise directe avec les développements les plus actuels des questions que la poésie ne cesse de se poser à elle-même. Aux éditions Al Dante, elle a déjà publié : RH L'optophonétiste (essai qui ouvre l'anthologie sur la poésie de Raoul Hausmann - 2008) ; la postface de l'anthologie de poésie visuelle Calligramme & Cie, etc (2010) et la postface du Bimot de Julien Blaine (2011).