"Une nuit, Naema vint près de mon lit, releva la couverture et m'emporta toute nue. Dehors elle me coucha dans une caisse étroite exactement à ma mesure... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
"Une nuit, Naema vint près de mon lit, releva la couverture et m'emporta toute nue. Dehors elle me coucha dans une caisse étroite exactement à ma mesure et ferma le couvercle. Puis je ne sais rien de plus que d'avoir vu tout à coup la lumière du jour briller à travers les trous de la caisse. La caisse fut alors redressée et ouverte. J'en sortis". Dès lors, Hidalla, la narratrice, va recevoir au fil des années la même éducation que les autres petites filles et les adolescentes qui partagent son existence dans "le Parc" : gymnastique, baignades dans "l'eau riante" , apprentissage de la danse et de la musique sont aussi scrupuleusement décrits que les horaires en sont rigoureux. Les troubles et les émois qui accompagnent de loin en loin l'épanouissement des jeunes filles finissent par se fondre dans le temps cyclique de journées égales, heureuses dont l'aboutissement est représenté par le théâtre, et le terme, par la puberté. Celle-ci en effet est comme sanctionnée par la projection des jeunes filles dans la vie commune, barbare, où le monde des hommes jusqu'ici absent les attend. Ce ne sera qu'à la fin de sa vie, devenue vieille, qu'Hidalla éprouvera le besoin de raconter cette période heureuse et monotone de sa vie : "Lorsque aujourd'hui je repense à ces sept années, elles me paraissent absolument dénuées de toute dimension temporelle, comme un instant, presque comme le rêve d'une seule nuit [... ]. D'aucune des filles ne m'est restée en mémoire leur façon de parler. Je sais seulement encore comment elles marchaient".