" Grand esprit plutôt que grand écrivain, Mme de Staël vivra-t-elle ? "
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" Grand esprit plutôt que grand écrivain, Mme de Staël vivra-t-elle ? "
Pour autant que le programme de l'agrégation des lettres puisse passer pour l'un des baromètres de la gloire, à cette question de Sainte-Beuve la réponse aujourd'hui est : oui. Par leur nombre et leur qualité, les contributions ici réunies témoignent de la présence de Mme de Staël en cette fin de siècle qui paraissait l'avoir injustement oubliée, et aussi de la vitalité de cet objet littéraire un peu étrange qu'est Corinne ou l'Italie, à la fois guide de voyage, traité d'esthétique et roman d'amour. De manière suggestive et convergente, elles disent la séduction de cet Au-dessous du volcan façon 1807.
Plutôt que d'avantager une seule perspective, la plupart de ces études font le point sur divers aspects essentiels d'une œuvre d'autant plus excitante à relire qu'elle est moins encombrée d'interprétations : le rapport à l'Histoire (romaine) et à l'histoire littéraire (sous la forme, par exemple, du rapport de Corinne au roman sentimental de son temps), la question religieuse, le " souci patrimonial ", les arcanes du moi (l'Œdipe, la mélancolie et la " mémoire involontaire "), l'imaginaire du langage (qu'il soit conversation, éloquence ou poésie improvisée), la mythologie et les thématiques insinuantes (l'eau, le volcan).
L'ouvrage conclut sur deux études qui envisagent la " fortune littéraire " de Mme de Staël : celle de son roman transporté au théâtre, et, plus généralement, celle de son style. Et il prélude sur une série de perspectives cavalières, où Corinne est " vue d'un peu loin "...