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La bourgeoisie vue par le petit trou de la serrure et l'oeil de ses domestiques, qui ne valent pas mieux qu'elle. Si les maîtres sont des pantins, Célestine, la femme de chambre, est une catin, d'ailleurs assez gentille, et Joseph, le jardinier cocher, une fripouille antisémite. Ajoutez à cela quelques épices 1900, les étreintes passionnées de Célestine avec un jeune tuberculeux, un viol, un vieillard fétichiste (la fameuse scène des bottines si bien enlevée dans le film de Bunuel), et vous avez le chef-d'oeuvre de notre terrible Octave, "un personnage extraordinaire, disait Léautaud, d'une fougue, d'une hardiesse, d'un anarchisme littéraire et artistique unique à cette époque".
"Quelquefois, en coiffant mes maîtresses, j'ai eu l'envie folle de leur déchirer la nuque, de leur fouiller les seins avec mes ongles... " En rapportant ses humiliations et ses révoltes, Célestine raconte la France des années 1900. Octave Mirbeau prête au personnage de la domestique sa rage et son verbe vengeur pour dénoncer la violence des rapports sociaux, le poids de l'Eglise, l'antisémitisme. Descendant des Vikings, bouffeur de curés et de banquiers, il associe les élites du temps aux pires perversions sexuelles dont Célestine est à la fois la victime et le témoin lucide. La fresque vire parfois au grotesque avec une force hallucinée qui inspirera les cinéastes. A cette narratrice déchaînée, Jean Renoir, Luis Bunuel et Benoit Jacquot donneront successivement le visage de Paulette Goddard, Jeanne Moreau et Léa Seydoux.