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Le bonheur de Spinoza, rédigé en 1942-1943 (sous la direction et suivant un thème de Jean Grenier) atteste que c'est en compagnie du penseur d'Amsterdam que Michel Henry a commencé à philosopher peu avant de partir au maquis. Ses préoccupations sont alors les suivantes : montrer, d'une part, contre toutes les grandes interprétations de cette première moitié du XXe siècle (en particulier celle de L. Brunschicg), que Spinoza est en vérité un penseur de la subjectivité et, d'autre part, dénoncer les insuffisances du néocriticisme dominant à cette époque, notamment en France. Dans son œuvre de maturité - qui prendra le titre d'une phénoménologie matérielle -, Michel Henry ne fera plus jamais référence à ses premières recherches. Pourtant, il continuera à partager avec Spinoza une même communauté d'esprit, - comme le confirme sa façon d'aborder le corps, la vie, l'immanence, voire la différence des genres de connaissance. Surtout, sa phénoménologie reproduit le geste - de l'Ethique puisqu'elle prétend, elle aussi, nous conduire comme à la connaissance de ce que Spinoza appelait l'Esprit humain et sa latitude. La philosophie de Henry ne serait-elle pas en vérité une Ethique spinoziste montrée selon la méthode phénoménologique.
Michel HENRY était un philosophe engagé, auteur de nombreux ouvrages. L'ouvrage a été complété d'une étude inédite sur Michel Henry par Jean-Michel Longneaux