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D'un côté, il est possible de montrer que la maladie est l'unique objet de la médecine scientifique. D'un autre côté, il est évident qu'un malade, toujours sujet, n'est pas réductible à sa maladie. De ces deux constats naît un problème. Quelle en est la source ? Et quels en sont les enjeux éthiques et économiques ? L'injonction de qualité en tant que simple normalisation des pratiques et l'introduction du productivisme dans les hôpitaux sont-elles adaptées à la pertinence des soins ? Rentabilité et souci de véritable qualité (non quantifiable) ne sont-ils pas contradictoires dès lors qu'un soin n'est évidemment pas un bien de consommation ordinaire ? Accompagner de réflexion éthique chaque acte médical, y compris le plus courant, peut-il contribuer au maintien d'une médecine œuvrant à la solidarité nationale ? La psychanalyse peut-elle orienter l'écoute d'un médecin et permettre une réponse non étroitement biomédicale à la demande d'un sujet ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles tente de répondre cet essai, qui explore les limites de la médecine scientifique non pour la mettre en cause mais au contraire pour en accroître la pertinence.
La maladie est l'unique objet de la médecine scientifique, mais un malade, un sujet, n'est jamais réductible à sa maladie. Une réflexion qui articule l'épistémologie médicale avec une clinique ouverte à la référence psychanalytique