Biographie de Henri Roorda
D'origine hollandaise, Henri Roorda est né à Bruxelles en novembre 1870. Son père, fonctionnaire hollandais, est révoqué pour ses positions anticolonialistes, et en 1872 la famille Roorda s'installe en Suisse où elle fréquente des socialistes et des libertaires (Elisée Reclus, Pierre Kropotkine, ou encore le Hollandais Ferdinand Domela Nieuwenhuis). Ses études achevées, Henri Roorda devient professeur de mathématiques et porte une attention particulière à la pédagogie.
Mais il ne se contente d'appliquer ses préceptes pédagogiques : en 1898, il publie dans "L'Humanité nouvelle" un texte intitulé : "L'Ecole et l'apprentissage de la docilité". L'enseignement tel qu'il le conçoit ne doit pas imposer un savoir et une culture aux enfants, mais leur offrir les moyens de développer leur propre personnalité. Henri Roorda publiera ainsi plusieurs textes et articles au cours de sa vie concernant la pédagogie ("Le Pédagogue n'aime pas les enfants", "Le Débourrage des crânes est-il possible ?", "Avant la grande réforme de l'an 2000", etc.), et s'impliquera dans l'Ecole Ferrer de Lausanne.
Parallèlement, il publie des essais ("Mon internationalisme sentimental", texte pacifique publié pendant la Première Guerre mondiale, "Le Rire et les rieurs") et, sous le pseudonyme de Balthasar, de nombreuses chroniques humoristiques parues dans la presse ("L'Arbalète", "La Crécelle", "La Tribune de Lausanne", "La Gazette de Lausanne", "La Tribune de Genève", etc.). Certaines seront reprises dans deux recueils : "A prendre ou à laisser" et "Le Roseau pensotant".
Il réalise aussi quatre almanachs, les "Almanachs Balthasar", qui paraîtront chaque année entre 1923 et 1926. C'est à cette époque que, par hasard, au gré des amitiés, Henri Roorda écrit ses quatre courtes pièces de théâtre. "Le Silence de la bonne" est publié en janvier 1924 dans "La Gazette de Lausanne", "Un amoureux" dans "l'Almanach Balthasar" de 1925, "Un beau divorce" dans celui de 1926, et "La Ligue contre la Bêtise" dans "La Gazette de Lausanne" en février et mars 1926.
Ces pièces seront toutes jouées sur scène, à l'exception de "Un amoureux". En novembre 1925, toujours amoureux de la vie mais endetté, Henri Roorda préfère s'en aller plutôt que d'avoir à vivre une existence qui ne le satisfera pas. Il se suicide alors d'une balle dans le coeur, laissant à ses amis le soin d'éditer "Mon suicide", son dernier essai dans lequel il explique les raisons de son choix.