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Grégoire de Tours est né en 538. Après avoir étudié la Bible à Clermont-
Ferrand, il a été élu évêque de Tours à l'âge de trente-quatre ans. Cette ville
était un centre religieux et politique que se disputaient les Mérovingiens.
Pendant vingt ans, Grégoire a gouverné ce diocèse que troublaient sans
cesse les luttes fratricides de nos rois. Il trouvait néanmoins le temps d'écrire
l'histoire à laquelle il était mêlé de près. Quand il est mort en 594, il laissait
donc un témoignage hors pair sur ce VIe siècle si peu connu et si important.
C'est l'époque où l'esprit francien succède à la mentalité gallo-romaine. Une
nouvelle langue orale se forme, et le latin de Grégoire en épouse les
mouvements naturels, les juxtapositions brutales, la rude vitalité : "Nous
tenons en haute estime ta manière d'écrire, parce que le peuple peut la
comprendre". De fait, ce texte a une dimension d’édification : il fonde la légende noire des rois Mérovingiens, êtres de vice, jusqu’à ce que Clovis se convertisse et fasse de la France celle que l’on nommera « la fille aînée de l’Eglise ».
Précédé d'un texte d'Erich Auerbach Né en 538, mort en 594, Grégoire fut évêque de Tours pendant vingt ans. Il a laissé un témoignage hors pair sur le VI ? siècle si peu connu et si important, époque où l'esprit francien succède à la mentalité gallo-romaine.