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L'Académie française, créée en 1635 par Louis XIII, signale-t-elle la mainmise de l'Etat sur la langue et la littérature, ou la tyrannie de Richelieu sur les lettres ? Non. Elle réalise plutôt un compromis entre la nouvelle liberté des particuliers et la nouvelle souveraineté monarchique. Institution excentrée et, à ce titre, exemplaire, traduisant une demande d'immunité, l'Académie française offre un lieu et un repère à l'activité conversationnelle, au sein de laquelle la littérature et la langue trouvent à se définir comme choses communes mais non politiques. L'excentricité académique inaugure ainsi, entre la simple communauté de la vie et la sujétion politique, entre autonomie et hétéronomie, une certaine pratique de la littérature et de la langue à la fois décrochée des fins publiques et rattachée à elles en un sens nouveau qui va contribuer à les transformer en fins civiles.
Créée en 1635 par lettres patentes du roi Louis XIII à l'instigation de Richelieu, l'Académie française semble entrer dans l'histoire de la littérature, de la langue et de l'Etat pour ne plus en sortir. Elle appartient à ce point à l'idée...
Hélène Merlin-Kajman est professeur de littérature française (XVIIe siècle) à l'Université de Paris III-Sorbonne-Nouvelle. Elle a publié, dans la même collection, Public et littérature en France au XVIIe siècle.