En avril 1987, Philippe Pierre-Adolphe et José-Louis Bocquet rencontrent Henri Alekan dans le cadre d'un reportage réalisé à Parly, dans sa propriété bourguignonne. A 78 ans, il est à l'apogée de sa carrière. A Cannes, deux mois plus tard, la projection des Ailes du désir, éclairé en noir et blanc pour Wim Wenders, le sacre maître de la lumière. Au début des années 1990, quand Alekan se met en retrait des plateaux, le moment est venu de transmettre.
Pas seulement le savoir - tel son magistral Des lumières et des ombres -, mais aussi les souvenirs. Pierre-Adolphe et Bocquet l'encouragent dans cette voie et une première édition du Vécu et l'Imaginaire parait aux éditions de La Sirène en 1999. L'ouvrage est fêté à Cannes en présence de son auteur, deux ans avant sa mort. Vingt ans après, cette réédition complétée et enrichie de textes inédits bénéficie d'une iconographie issue des archives d'Henri Alekan, déposées à la Cinémathèque française par son épouse Nada Alekan, dédicataire de ces souvenirs.