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Dans les années 1800, l'Orne compte 420 000 habitants. Département agricole, la terre y occupe la majorité de la population, mais les forges et la métallurgie comme le tissage à domicile témoignent d'une activité proto-industrielle indéniable. Après les soubresauts de la période révolutionnaire et la guerre civile occasionnée par la chouannerie, le régime napoléonien a rétabli la paix sous la houlette du préfet Lamagdelaine. Conformément aux instructions du pouvoir central, le préfet a dressé en 1812 une liste des 68 personnes les plus marquantes du département qui constitue un modèle d'équilibre entre les différentes composantes du cercle des grands notables ornais : ancienne et nouvelle noblesse, vieux routiers de l'Ancien Régime et de la Révolution, nouvelles têtes de l'Empire, généraux à la carrière tumultueuse et propriétaires fonciers sans histoires. Toutefois, le choix préfectoral s'est orienté davantage vers les titres et la fortune que vers le savoir et l'activité productive. De là des présences étonnantes et des absences surprenantes.
Jean-Claude Martin, attaché de conservation du patrimoine aux Archives départementales de l'Orne, est secrétaire de la Société historique et archéologique de l'Orne.