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Comment le discours théologique s'articule-t-il sur l'expérience ? Y a-t-il une expérience de Dieu qui ne soit pas condamnée à être subjective, affective, ineffable, arbitraire et psychologique - en un mot, humaine trop humaine ? La question de l'expérience est, depuis Kant, un aiguillon planté par la philosophie dans la chair du théologien : si la philosophie et la foi peuvent se rencontrer, c'est autour du problème de l'accès à Dieu dans les limites d'une expérience possible.
Philippe Nouzille problématise le concept d'expérience, en reprenant l'analyse des grands auteurs cisterciens : saint Bernard et Aelred de Rievaulx. L'intérêt de sa recherche redouble du fait qu'elle prend la théologie au moment de sa naissance comme discipline universitaire, au me siècle. Il choisit donc d'étudier une alternative consciente à la théologie spéculative, celle que Jean Leclercq appelait la " théologie monastique " : une théologie vécue, une théologie pratique, qui englobe toute l'existence et s'appuie sur l'expérience.
Mais Philippe Nouzille ne tend pas à réhabiliter les " théologies sauvages " contre les théologies professionnelles. Il recherche une théologie unifiante, qui se fonde sur la foi en la résurrection du Christ et qui permet d'y participer : une pensée de l'affection qui n'est pas sentimentale, une forme d'expérience qui n'est pas empirique. Il dégage enfin une expérience de soi comme sujet convoqué. Ainsi cette théologie n'est pas extérieure à ce dont elle parle, elle n'est pas un discours détaché de l'expérience. Elle est toujours engagée, car elle énonce la réponse de l'homme à cet appel primordial.
O. BOULNOIS.