Considérations sur la France. (suivi de) Essai sur le principe générateur des constitutions politiques (Broché)

De tout temps, les idées politiques et les idéologies ont singulièrement contribué à infléchir le cours de l'Histoire. La série historiques-politiques réédite les écrits importants de la littérature politique. Inscrits dans une collection d'histoire, ces textes, issus des courants idéologiques les plus divers, sont publiés non pour leur valeur philosophique mais pour leur importance historique. Introduite et commentée par d'éminents spécialistes, chaque œuvre est replacée au sein du débat qui marqua l'époque. " Ainsi, des hommes sans génie et sans connaissances ont fort bien conduit ce qu'ils appelaient le char révolutionnaire ; ils ont tout osé sans crainte de la contre-révolution ; ils ont toujours marché en avant, sans regarder derrière eux ; et tout leur a réussi, parce qu'ils n'étaient que les instruments d'une force qui en savait plus qu'eux (...). On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution ; c'est la révolution qui emploie les hommes. On dit fort bien, quand on dit qu'elle va toute seule. Cette phrase signifie que jamais la Divinité ne s'était montrée d'une manière si claire dans aucun événement humain. Si elle emploie les instruments les plus vils, c'est qu'elle punit pour régénérer ". Joseph de Maistre Les Considérations sur la France paraissent en 1797. Pour la première fois, les victimes de la Révolution parlent, non pour gémir ou insulter, mais pour comprendre ce qui s'est passé et aussi pour envisager l'avenir probable. Joseph de Maistre est le premier à ne pas critiquer la Révolution pour telle ou telle de ses mesures ou ses " excès ", mais à la rejeter tout entière, dans son principe, comme contraire à la nature même de l'homme social et moral. Bien plus, ce qu'il met en évidence, c'est l'irrésistibilité de ce gigantesque chambardement et son caractère quasi sacré. Rien en effet n'est fruit du hasard, mais tout s'inscrit dans le vaste plan de la Providence.