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Après la parution de son Staline (1935), Boris Souvarine publie un long article sur les deux premiers procès de Moscou (août 1936 et janvier 1937) où il s'interroge sur la logique de cette tragédie pseudo-judiciaire où les accusés s'accablent de tous les maux avant leur mise à mort. Au-delà de la mise en scène spectaculaire de ces procès et du sacrifice de personnalités connues, c'est bien l'ampleur de la répression dans toutes les strates de la société soviétique que symbolisent ces purges au sommet de l'Etat-Parti. A mesure que s'enchaînent les condamnations, Souvarine établit que le mensonge, aussi déconcertant soit-il, constitue dorénavant le fondement d'un univers politique où 2+2 n'est plus égal à 4.