Le matin suivant, le rusé Berthold revint comme de coutume à la cour. Voyant le haut de la porte abaissé il comprit aussitôt la malice et sut que... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
Le matin suivant, le rusé Berthold revint comme de coutume à la cour. Voyant le haut de la porte abaissé il comprit aussitôt la malice et sut que le Roi n'avait fait faire cela que pour le contraindre à s'incliner devant lui en entrant. Aussi, au heu de baisser la tête, fit-il volte-face pour entrer à reculons, de sorte qu'au lieu de faire la révérence au Roi il lui montra son derrière et le salua avec ses fesses. Le Roi vit bien alors que c'était l'homme le plus avisé de la terre et goûta fort cette plaisanterie. Cependant, feignant la colère, il lui dit :
Le Roi - Qui t'a enseigné, maraud, à entrer dans les maisons de cette manière ?
Berthold - L'écrevisse.
Le Roi - Que voilà un beau précepteur, en vérité !...
Les très subtiles malices de Berthold (1608), suivies des Plaisantes et drolatiques sottises de Bertholdin (1609) de G. C. Croce et de leur " suite ", L'histoire de Savantas due à Adriano Banchieri (1620) appartiennent au patrimoine de la littérature carnavalesque chère à Bakhtine. La structure en saynètes n'est pas sans rappeler la commedia dell'arte. L'abondance des apologues, devinettes, proverbes qui convoient et reproposent toute une tradition populaire confèrent vitalité, charme, saveur et souvent une inquiétante étrangeté à ces trois œuvres.