La langue est l'âme d'un pays. Les mots font et défont l'identité allemande, et l'histoire des mots " intraduisibles " est l'histoire de la transformation de l'Allemagne au cours de ces vingt dernières années. Willy Brandt, après sa génuflexion à Varsovie, fut surnommé par les conservateurs le Nestbeschmutzer (le " souilleur de nid ", le " dénigreur "). Puis vint le tour des Quotenfrauen, ou " femmes de quotas ", comme Angela Merkel. Parfois, ces termes ont modifié le cours de l'Histoire : tout le monde a en tête l'image de Helmut Kohl et de François Mitterrand à Verdun, main dans la main : inoubliable scène de Minnerfreundschaft, cette singulière " amitié virile ". C'est sur les sentiers de la langue et de l'âme allemande que nous convie cet ouvrage érudit et distrayant. Des murs sont tombés, mais les barrières demeurent nombreuses. A une époque où la langue est partout malmenée, les Allemands n'ont pas oublié qu'il est essentiel de reconnaître les choses derrière les mots et que le langage a le pouvoir de nous faire pénétrer au cœur de notre identité.
Vanna Vannuccini, envoyée spéciale de La Repubblica, a été de nombreuses années correspondante en Allemagne. Francesca Predazzi a été correspondante pour La Stampa avant et après la réunification.
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