En 1985, le musée du Louvre acquiert dans des circonstances rocambolesques Le Gentilhomme sévillan, un magnifique portrait en pied signé Murillo, le maître espagnol du XVIIe siècle. Trois ans plus tard, le scandale éclate : l'héritière du tableau, Suzanne de Canson, est morte quelque temps après la transaction, dépouillée de tout, dans des conditions affreuses et fort suspectes. Le jeune juge toulonnais Jean-Pierre Bernard, chargé de l'enquête, met très vite en cause la responsabilité de plusieurs personnalités en vue dans ce qui devient alors l'affaire Canson, notamment le conservateur du Louvre Pierre Rosenberg et le célèbre avocat marseillais Paul Lombard, tandis que d'autres acteurs du drame, comme Jack Lang, Jacques Vergès et Georges Kiejman, s'affrontent devant les médias. Mark Hunter, journaliste américain vivant à Paris, est tout de suite frappé par l'épaisseur balzacienne de l'affaire, ce télescopage unique entre l'art, le pouvoir et le crime, cet univers de sombres passions où une ancienne tenancière de bar traite d'égal à égal avec le Louvre. Dès janvier 1989, il se met au travail. Cinq années d'enquête et des centaines d'interviews lui permettront de se glisser dans la peau de chacun des principaux acteurs du drame, de débusquer des faits qui avaient " échappé " à la justice, et de montrer à travers ce récit implacable que le verdict rendu par la cour d'assises du Var, en octobre 1991, n'a pas répondu à toutes les questions. Loin s'en faut. Mark Hunter a publié Les Jours les plus Lang aux éditions Odile Jacob en 1990.