Si la Sologne a déjà été l'objet d'histoire, cet ouvrage propose un angle d'approche original : le mouton. Dans la seconde moitié du XVllle siècle, la misère de la Sologne n'apparaît plus comme inéluctable et son amélioration devient une priorité pour les esprits éclairés. L'ouvrage propose de partir à l'aube de ce mouvement de brassage d'idées généreuses par une élite animée d'idéal, pour aller jusqu'à sa rénovation sous le Second Empire. Dans cette longue histoire d'innovations agricoles et pastorales, d'essais et d'expériences agraires, il était possible de mettre les hommes au premier plan. Or, cette place, donnée tant aux paysans qu'aux innovateurs n'était-elle pas trop belle ? Un autre ordre s'est dessiné avec le fait que les moutons, base de l'économie solognote, pouvaient également figurer sur le devant de la scène, jusqu'à ce que le boisement pointe ses premières pousses pour faire éclater le printemps de la rénovation du pays. Cette approche historique n'occulte pas les liens qui unissent intimement les animaux, les immenses étendues de landes et les hommes, dans une histoire dynamique où ne cessent d'interagir des résistances traditionnelles, des apports innovants, des inerties institutionnelles et les réalités économiques. Dans cette grande fresque, il a fallu aller vers des horizons nouveaux qui dépassent largement les limites de la Sologne, et les résultats ont été à la mesure des espoirs de la recherche.