S'il est une science qui, étudiée avec amour, ait excité un enthousiasme et une admiration portés jusqu'au culte et à la dévotion, et qui, plus tard, par un triste revirement de l'esprit humain, soit tombée dans le discrédit le plus complet, c'est à coup sûr celle du blason. Le blason formait au Moyen-Age une science d'une haute importance sociale, qui avait ses lois, ses académies, ses conseils des maréchaux ; et l'on exigeait des rois d'armes, ou officiers chargés d'exercer publiquement cette science, de scrupuleuses garanties d'érudition. Le blason, langue mystérieuse, langue ingénieuse et frappante, d'un usage universel pour la noblesse de la chrétienté, établissait entre tous les gentilshommes une confraternité héroïque ; c'était la pierre fondamentale de l'édifice féodal, le ciment et la clef de voûte de la hiérarchie aristocratique. Cet ouvrage, véritable somme de plusieurs années de recherche, est devenu un classique du sujet.