Les aires protégées urbaines posent le problème du rapport entre la ville et ce que nous avons pris l'habitude de désigner sous le terme de Nature. La "civilisation" , longtemps menacée de destruction par les forces dites naturelles, a fixé ses limites au contact de la "sauvagerie" . L'urbanisation a fini par inverser les enjeux et faire de la Nature la première victime d'une croissance urbaine devenue "sauvage" . Dans un ultime et significatif retournement sémantique, la jungle elle-même est devenue urbaine, prédatrice incontrôlée de la biodiversité de la planète. Pour éviter sa destruction totale, la ville a réduit la Nature environnante à la seule métonymie du parc protégé. L'englobé est devenu englobant. Ce paradoxe mortifère repose largement sur les fondements philosophiques et religieux de l'opposition entre les domaines du Naturel et du Culturel. A partir de ce constat, le Réseau d'aires protégées urbaines (www. upa-network. org), réseau international, indépendant et sans but lucratif, réunit gestionnaires d'aires protégées, autorités locales, représentants de la société et chercheurs, pour échanger sur l'interaction entre les milieux naturels et urbains.