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Saleté et propreté au Sénégal - Culture, civilisation et enjeux

  • NENA

  • Paru le : 30/06/2021
Le livre montre que la saleté et la propreté peuvent être vues comme des patrimoines communs aux identités impersonnelles et plurielles. En les étudiant,... > Lire la suite
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Le livre montre que la saleté et la propreté peuvent être vues comme des patrimoines communs aux identités impersonnelles et plurielles. En les étudiant, nous expliquons le défaut d'assainissement qui concerne le Sénégal, particulièrement avant le XXe siècle et jusqu'à aujourd'hui au XXIe siècle, en 2020 et les différentes solutions proposées pour résoudre cet aporisme qui vire en dystopie. Après l'introduction et l'exposé sur la méthodologie, le livre aborde, dans un premier temps, le mal assainissement qui est un mal historique et un mal du présent.
En effet, l'histoire de l'insalubrité est accompagnée par la naissance du Service d'hygiène sociale (1904) qui est l'ancêtre des ministères à la mode dits de « l'hygiène et de l'assainissement - ce dernier est né au Sénégal en 2003 » et qui se mirent dans la glace des réponses proposées par l'ancienne métropole ou celles qui sont commandées par l'opinion publique au service de la pudeur. - S'agit-il de recopie ou de mimétisme, par rapport à ce qui se fait en Europe et particulièrement en France? Le premier président de la république du Sénégal espérait voir Dakar en 2000 comme Paris.
Ensuite, nous abordons les autres patrimoines que nous voulons résumer à travers la culture, la croyance, les catégories sociales et qui sont relatives à la production de la saleté et à la gestion de la propreté. Accoler les toilettes publiques aux mosquées à la période coloniale, c'est faire appel à un autre patrimoine arabo-musulman. Ne pas balayer la nuit, se laver sans utiliser le savon de Marseille ou ne pas se laver un jour particulier, sont des exemples qui intègrent des croyances et des perceptions propres aux patrimoines inexplorés.
Enfin, une bonne partie de l'ouvre est consacrée aux stratégies de réponses. Il s'agit d'un réexamen des Politiques publiques (d'assainissement et d'hygiène, du cadre de vie, de l'habitat, de l'hydraulique, de l'urbanisme, du tourisme, de l'environnement et de la prévention, etc.). Quelques exemples poursuivent avec le Droit (codes répressifs et les lois coercitives), l'économie (financements publics) de la prise en charge de la salubrité, des appuis extérieurs des bailleurs de fonds (Agence française de développement, Fondation Melinda & Bill Gates) qui montrent de manière tautologique que « polluer pour s'approprier » selon le mot de Michel Serres (20081) est passé par assainir pour s'approprier.
Il suit l'hydraulique et l'assainissement dans un chapitre qui insiste sur la planification et la gestion (1960-2020). Il s'agit de politique publique avec les plans et programmes qui ont été introduits sous les régimes socialistes (1960-2000) et libéraux (2000-2020). Cette partie met l'accent sur les différents contextes, les textes et les concepts appliqués à la propreté et à l'insalubrité. -L'analyse insiste également sur le phénomène des déguerpissements liés aux solutions réfléchies en vue de faire face à l'insalubrité en ville.
Ce chapitre est clôturé par des développements qui portent sur les idées préconçues en rapport avec la saleté et la propreté au Sénégal. -Ensuite un nouveau chapitre évoque la dimension politique de l'assainissement qui suit une voie hiératique au cours d'un bref temps (1960-2020). Ainsi, les projets d'assainissement sont relégués d'année en année à des perspectives de plus en plus hypothétiques. -La gestion de la propreté explique aussi les emprunts à la période coloniale.
Ce qui a permis de déboucher sur les objets particuliers qui font la saleté aujourd'hui. -La politique d'assainissement circonscrite dans des textes limitatifs ouvre l'analyse sur les objets qui font la saleté (foin, sachets en plastique et pneumatiques). Ces objets, en plus des déchets électriques et électroniques, sont peu étudiés. -Suivant les catégories, nous étudions les procédés qui permettent de se débarrasser des ordures, des déchets solides et liquides à l'aide du feu et de l'eau et d'objets importés comme le faubert et le balai en plastique.
-En abordant la question des eaux pluviales et l'évacuation des eaux usées on se rend compte des insuffisances, notamment en ce qui concerne les canaux d'évacuation des eaux et les activités productrices de déchets sur le bord de mer. En effet, la mer et les effluents naturels sont longtemps utilisés comme les réceptacles ou les terminaux pour l'assainissement liquide. Ce qui laisse en suspens une demande qui a eu, depuis longtemps, comme réponse une offre provisoire contextuelle qui s'arrête sur le bord de l'Océan atlantique, des étangs ou lacs des Niayes, aux fleuves, lagunes et divers effluents ou bras de cours d'eau.
On note, ainsi, l'apparition de dépotoirs sauvages au voisinage d'un bâti qui a connu un développement exponentiel et qui est la manifestation des échecs de politiques publiques qui sont résumés par l'érection de bassins de rétention, la réémergence des bornes fontaines et des toilettes en rue et d'autres infrastructures inadaptées pour le drainage des eaux pluviales ou pour répondre à une demande populaire de plus en plus croissante, suite à une forte progression démographique et un urbanisme prégnant.
En conclusion les résultats renseignent sur le fait qu'en Afrique, lorsqu'on évoque la saleté ou la propreté, la confusion est amenée par une forte lacune de prise en charge des concepts utilisés. Dans le désordre, on parle, au sujet de la saleté, des déchets, des ordures, de la salubrité, de l'insalubrité, de l'hygiène, de l'assainissement, de la propreté, du nettoyage, du cadre de vie et même de péril (.).
-Oser parler de manière ouverte de la saleté et de la propreté, en vue de faire un document ambitieux, a été un des objectifs majeurs de ce livre. En effet, il a fallu procéder à un balayage étendu d'un certain nombre de paradigmes. Pour ce faire, de nombreux objets sont convoqués, relativement en ce qui concerne la salubrité nationale. Dire en face d'une caméra de télévision, « nous sommes propres, mais notre pays est sale2 », c'est pointer du doigt un dysfonctionnement structurel chronique.
Faire la ronde des responsabilités d'une malpropreté, c'est parcourir la circonvolution des ordres étatiques depuis les ministères jusqu'aux plus petites structures communales qui ont en charge des missions de service public délimitées ou organisées entre salubrité, propreté, hygiène, assainissement. Autant de termes, de concepts, glanés au cours d'une longue histoire, sont proposés dans des textes de lois, des codes, des décrets et des arrêtés ministériels ou communaux dont l'exposé ne permet pas de faire la bonne gestion de la propreté.
Le besoin d'être à jour a poussé l'auteur à ouvrir l'Épilogue sur la pandémie de la Covid-19, avec l'émergence d'objets nouveaux qui font aussi la saleté avec les masques et les emballages jusqu'au plastique ultra fin, sans compter avec les textes de Lois et l'incitation au propre et à la propreté qui rattrape le lavage des mains qui en était à ses recommandations quotidiennes et permanentes.

Fiche technique

  • Date de parution : 30/06/2021
  • Editeur : NENA
  • ISBN : 978-2-37918-441-3
  • EAN : 9782379184413
  • Format : ePub
  • Nb. de pages : 588 pages
  • Caractéristiques du format ePub
    • Pages : 588
    • Taille : 2 908 Ko
    • Protection num. : pas de protection

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