Comme tout génie qui se respecte, Bob de Groot n'obtient guère de résultats à l'école. Cela ne l'empêche nullement de devenir dessinateur, par le biais de travaux pour Maurice Tillieux, puis pour le magazine « Pilote » ou pour « Spirou ».
Entre-temps il a fait une rencontre déterminante pour la suite : le dessinateur Turk, le rouage qui manquait encore à sa « gagmachine ». Des plus prolifiques, le duo crée « Archimède » en 1968 pour « Spirou », puis « Robin Dubois », leur premier succès d'envergure : sept années consécutives en tête du référendum des lecteurs du journal « Tintin ».
En 1972, ils reprennent « Clifton » le temps de neuf albums (une série que Bob de Groot continuera avec Bédu puis Rodrigue). Entre-temps, la mécanique se met en place : de Groot abandonne le dessin pour se consacrer exclusivement à l'écriture.
En 1975, pour « Achille Talon Magazine », ils lancent les désormais fameuses aventures de « Léonard ». Le reste appartient à l'Histoire... Suivront plusieurs travaux, dont quelques scénarios pour « Lucky Luke » et « Rantanplan » avec Morris ainsi que « Doggyguard » et la reprise de « Clifton » avec Rodrigue.
A n'en pas douter, Bob de Groot a fait souffler sur la bande dessinée un petit vent de folie (qui a dit « Tex Avery » ?) ... et un ouragan de génie !
À l'instar de son comparse, Turk est de ces génies chez qui la valeur n'a point attendu le nombre des années. À 16 ans, il est engagé au studio de dessin des Éditions Dupuis à Bruxelles. C'est là qu'il rencontrera beaucoup de dessinateurs et entre autres, Bob de Groot.
C'est le début de leur fructueuse collaboration, la machine est lancée. À cette époque, la LéonavisionT a la bonne idée de passer le "Robin des Bois" de 1938, avec Errol Flynn. C'est le déclic ! Frappés par la profonde niaiserie de ce film un peu daté, ils décident aussitôt d'en faire une série parodique. « Robin Dubois » est né. Plus tard, à la demande du journal « Tintin » le duo reprend « Clifton », de Raymond Macherot.
En 1975, les deux compères s'attaquent à une autre icône historique : Léonard de Vinci. Cette belle idée permet à Turk d'explorer les voies graphiques qui le taraudent, notamment tout ce qui touche à la représentation de la mécanique, ainsi qu'une rythmique gagesque qui doit beaucoup aux cartoons américains. Autant de qualités qui font de lui le dessinateur idéal pour illustrer les aventures rocambolesques du Docteur Bonheur (sur un scénario de Clarke), autre « scientifique » d'un genre un peu particulier !