Linea Nigra

" À la maternité, on ne délivre aucun diplôme. Chaque femme fait de son mieux. " Luc est entré comme un miracle dans la vie de Stéphanie. Quelques mois seulement ont passé et voilà qu'une fausse alerte les pousse à se poser plus tôt que prévu la question de fonder une famille. Pour eux, c'est décidé : le moment est venu. Ils sont prêts. À l'instar du Syndrome de la vitre étoilée, Stéphanie compose sous forme de fragments le roman de son amour légendaire avec Luc, de sa grossesse, de son accouchement, puis des mois qui suivent.
En trame de fond, il est question d'un tsunami physique et mental, quand on n'est plus alternativement un et deux mais bel et bien trois, quand le corps a muté, quand quatre heures suffisent à combler un sommeil, quand la joie fait parfois place à la sidération, au doute, puis à la tristesse et ainsi de suite, dans un mouvement cyclique d'émotions paradoxales - et brûlantes. Le récit s'achève à la disparition de la linea nigra, ce tracé vertical sombre qui court sur l'abdomen de la plupart des femmes enceintes.
La linea nigra, c'est un repère physique et temporel. Le début et la fin de cette expérience qui prend l'allure d'un condensé vertigineux d'existence. Baby blues, jalousie, hérédité, obstétrique, congélation d'ovocytes, ventres vides, ventres pleins, bonnes ou mauvaises raisons d'être mère, attente et inattendu. C'est tout cela et bien plus encore, à travers le parcours de Stéphanie et des femmes qu'elle croise, que ce roman kaléidoscopique entend raconter.
Ça et l'insoumission aux diktats, aux habitudes, aux ordres sociaux, médicaux, familiaux, amicaux. Car il est plus que jamais nécessaire d'écouter la voix des femmes, d'envisager leur corps et leur esprit, les deux ensemble. Et une fois les cicatrices refermées, d'imaginer la suite.