Les enfants de l'école du diable

Une chronique villageoise dans les années 1950 en Bretagne rurale et le regard d'une petite fille sur sa mère institutrice à l'école laïque, l'école du diable. « Des enfants mis au travail très tôt, une mère aimée qui vous fouettait à coups de torchons mouillés, la séparation des enfants à l'église, aimez-vous les uns les autres, les instituteurs qui bouffaient du curé, les curés qui insultaient la vocation de notre mère, les enfants qui nous tenaient à l'écart de leur vie, Liberté, Egalité, Fraternité, tout cela faisait un drôle de mélange dans nos esprits.
"C'était comme ça", répétait Eliane paisible, acceptant sans le moindre sentiment d'amertume ou de regret. Une façon de vivre qui nous déconcertait. » 1953. Le choc des mondes. Quand, quittant la capitale, ils débarquent à Brennac, petite commune des Côtes-du-Nord, près de Lamballe, les Mondrieux découvrent un monde figé où, loin des lois de la République, l'église régente encore tout, et en particulier l'école.
Julia, la mère, institutrice, vit comme un sacerdoce sa mission à l'école laïque et mixte, autant dire l'école du diable, installée dans le presbytère réquisitionné par la République ! S'oubliant elle-même pour mener sa petite classe d'élèves - des enfants de l'assistance publique, les gamins les plus démunis des alentours et sa propre marmaille -, vers un minimum de connaissance et le certif qu'ils auront tous ou presque, elle remue ciel et terre pour que la classe soit chauffée, pour que les enfants mangent au sein de l'école, se débrouillant avec des bouts de ficelle car elle ne bénéficie d'aucune aide, pas même pour changer le poêle ou acheter des craies...
C'est dans le regard d'Elsa, qui observe, vit, raconte toutes ces turbulences, ces vies modestes, ce quotidien fragile que l'on découvre aussi « sa » Bretagne touchante, généreuse, et plus nuancée que les querelles de village.