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« Plût au ciel que le lecteur, devenu momentanément féroce et hardi, trouve son chemin abrupt au travers des marécages sombres de ces pages pleines de poison, car à moins qu'il n'apporte dans sa lecture une tension d'esprit au moins égal à ce qu'il lit, ce livre le détruira comme l'eau le sucre. Alors je te préviens, noble lecteur, tourne tes talons en arrière et non en avant, comme un fils face à la face auguste de sa mère... Certains pourront sans doute savourer ce fruit amer sans danger, mais pour les autres... »
La lecture de certains livres laisse un arrière goût de je ne sais quoi; ils vous choquent, "vous imprègnent comme l'eau le sucre": Les Chants de Maldoror en fait partie.
Etrangement moderne et insupportable, Les Chants nous font remuer quelque chose chez nous que nous croyons enfoui depuis des temps.
Un sommet de la littérature, par un poète mort à 24 ans "sans autres renseignements", le vampire, le météore plus fulgurant que Rimbaud, l'ange du mal dont nous ne possédons ni photo, ni portrait... Lautréamont, grand précurseur du surréalisme, à propos de qui Breton écrivait : "On sait maintenant que la poésie doit mener quelque part."