"Michelangelo t'aurait sculpté à dix-huit ans.
Il t'a donné un corps d'adolescent, fuselé, élancé. Ta tête est inclinée, les yeux fermés.... > Lire la suite
"Michelangelo t'aurait sculpté à dix-huit ans.
Il t'a donné un corps d'adolescent, fuselé, élancé. Ta tête est inclinée, les yeux fermés. Tu es mort sur la croix, calme, serein comme jamais.
Tu es beau et pur, redevenu prince, le plus beau des enfants des hommes. Il n'y a personne autour, tu n'es même pas dans une église, tu es au musée, comme un objet, une curiosité, n'importe quoi. Toi. Une des plus belles, des plus intuitives représentations du Fils de l'homme. Du Mystère. Nu."
Alain Chapellier a découvert un jour ce Christ nu de Michel-Ange, à Florence. Depuis, cette image le poursuit et l'obsède: deux mille ans de christianisme n'ont cessé de "rhabiller" le Christ, d'affubler Jésus des oripeaux de la peur, de la violence, de la médiocrité, de la laideur, d'encombrer sa Parole et son Évangile de rajouts, ou d'interprétations frileuses trop souvent confondues avec la "Vérité".
Sans manichéisme, mais aussi sans complaisance, parfois avec véhémence, l'auteur relit l'Évangile pour y regarder en face le mystère de la nudité de Jésus, le Dieu incarné, le secret de sa pureté et de sa beauté que des yeux trop habitués, trop ternis par la bienséance et les conventions, ne savent plus contempler.