La solitude des autres

Dans la Rencontre des Hommes, Benigno Cacérès avait évoqué sa découverte de la vie à travers le long apprentissage de son premier métier, celui de charpentier. Dans l'Espoir au cour, c'était l'histoire d'un autre apprentissage, celui de la lutte dans la Résistance. Ici, le voilà qui remonte aux sources mêmes de sa vie : ce vieux quartier de Toulouse où se passe son enfance, des premiers regards du garçon sur ses camarades de l'école communale, à la vision mi-éblouie mi-goguenarde des jeunes filles qui conversent avec le jeune apprenti d'une rive à l'autre du canal infranchissable.
Tableaux d'un instant retrouvé au fond de la mémoire, chapitres qui sont autant de nouvelles où s'éclaire un aspect de la vie, voici cet univers où le maître d'école, le charbonnier, le chiffonnier, le buraliste, la première demoiselle qui s'intéresse à vous, le premier copain qui meurt, vous ouvrent à l'inconnu dont toute la vie va être la lente, joyeuse ou dure, approche : celui des autres.