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« La femme au 18e siècle est le principe qui gouverne, la raison qui dirige, la voix qui commande. Elle est la cause universelle et fatale, l'origine des événements, la source des choses. » (Edmond et Jules de Goncourt)
Ce n'est pas seulement dans l'histoire politique, dans la fondation de la prépondérance française en Europe, que la première moitié du XVIIe siècle se distingue par une unité depuis longtemps reconnue. Dans la vie privée de nos ancêtres de cette époque, on n'est pas moins frappé de l'unité morale qui s'établit graduellement par l'apaisement des habitudes de violence développées au sein des guerres civiles, par le culte de la volonté, par la religion du devoir, par l'affectation de l'héroïsme dans la conduite et du purisme dans le langage. L'idéal intellectuel et moral de cette société, ses mours, sa sociabilité, sa littérature sont dus pour beaucoup à la place qu'elle a donnée à la femme. Si donc l'on pouvait suivre celle-ci dans les diverses situations où l'appelaient ses intérêts et ses devoirs, au foyer, à l'atelier, dans le monde, sur le théâtre, au couvent, etc., on aurait beaucoup fait pour la connaissance de la société elle-même. Pour savoir si une pareille entreprise, à coup sûr téméraire, est du moins réalisable, il n'y a qu'un moyen, c'est de la tenter, et c'est par l'éducation féminine, en la prenant tout à fait à son début, qu'il faut commencer.