« L'herbe se courbe et le vent passe » a dit Confucius. Il s'agit de l'herbe humaine qui n'échappe à aucun des grands souffles. Vent des idées,... > Lire la suite
« L'herbe se courbe et le vent passe » a dit Confucius. Il s'agit de l'herbe humaine qui n'échappe à aucun des grands souffles. Vent des idées, elle vibre ; vent de l'autorité, elle se courbe. Mais elle veut connaître les raisons du vent et les moyens de faire face à tous les vents. Et celui qui aujourd'hui cherche pour elle est un homme engagé qui refuse de ressembler à « un Socrate sans barbe ou un Caton en pull-over ». Rien ne lui échappe car il est situé à un de ces carrefours où l'on voit dans toutes les directions et où les gens qui passent montrent d'abord leur visage et ensuite leur échine. Sa lucidité est totale et il ne choisit pas pour plaire. Il demande à l'ironie de l'aider à convaincre. Il ne cache pas ses tendresses. On comprend mieux que jamais pourquoi François Mauriac a pu écrire, en parlant du dernier feuillet du temps volé : « Ce livre d'un ami ne me quitte pas... il demeure à la crête de la vague et n'est pas emporté. »