Ce qu'on a jamais ose dire

La première lettre la laissa stupéfaite. Sans crier gare, son amie, pourtant si proche, avait choisi de s'exiler en Suisse. Le départ de Julie se révélait certes inattendu, mais Maria savait qu'elle y était pour quelque chose. Elle fut donc soulagée en constatant que leur correspondance se poursuivait. Des années auparavant, les deux femmes s'étaient rencontrées lors d'une expédition d'observation d'oiseaux au cap Tourmente, en pleine saison migratoire.
Julie avait pris sous son aile la nouvelle venue au sein du groupe, lui montrant patiemment comment repérer les espèces. Un fort lien s'était développé entre elles, chacune puisant en l'autre ce dont elle avait besoin. C'était en 1984. Julie vivait des moments difficiles au travail, tandis que Maria tentait tant bien que mal de se remettre de l'accident qui avait bouleversé sa famille. Près de trois décennies plus tard, Maria s'apprête à visiter le Costa Rica.
Ayant en tête une foule de souvenirs, et en main la dernière missive de Julie, qui provenait de ce coin de paradis, elle compte explorer ardemment la région dans l'espoir de retrouver enfin sa complice envolée. Enseignante retraitée à la plume chatoyante, Francine Lavoie signe un premier roman d'une grande beauté, porté par un rafraîchissant exotisme et une douce sensibilité.