Né en 1958, Patrick Weidmann, artiste photographe et écrivain, vit et travaille à Genève. Après avoir fondé, à vingt ans, une maison d'édition, édité ses poésies et écrit quelques temps sur l'art (dans La Tribune de Genève et Flash Art), il oriente son travail pictural, au début des années 1980, vers une abstraction « étendue » qui phagocyte délibérément les sémantiques de l'histoire récente, puis développe vers 1985 une hybridation esthétique en introduisant dans des « dispositifs spatiaux » des photographies sur toile et divers objets industriels ou de consommation.
Il poursuit parallèlement ses activités d'écriture en publiant son premier roman (Cosmétiques) et réalise plusieurs courts métrages. Il entame dans les années 1990 une période de déconstruction expérimentale de son propre travail, parfois mis en pièces et auquel il incorpore d'autres images re-photographiées et des éléments renvoyant à la culture populaire, avant de faire le choix de la photographie comme médium exclusif.
Il publie en 1997 Happy Ends (Idéal), sorte de « condensé d'énergie littéraire ».
Il synchronise alors ses activités d'écriture et de photographie. Ses images mettent en scène des objets de désir et de consommation saisis dans les salons de l'automobile, des aéroports, des casinos, des métros et des galeries marchandes, dans des lieux de concentrations humaines supposées glamour, mais aussi dans leurs non-lieux connexes, aménagés en espaces de transit ou d'amnésie. Des images à la plastique presque irréelle qui renvoient d'autant mieux, en multipliant les jeux de miroir, à un monde concret où l'impérialisme de la vitesse, du confort et de la séduction se traduit dans la forme et la matière des objets.
Patrick Weidmann poursuit ses propositions fictionnelles avec trois livres publiés depuis 2000 (Nec plus ultra, Dasein, Bimboplastie, JRP|Ringier et Poupées mortes, Dasein).