Biographie de Virgile
Virgile, maître de Dante et inspirateur des artistes. Publius Vergilius Maro naît le 15 octobre 70 avant Jésus-Christ près de Mantoue en Italie et meurt le 21 septembre de l’an 19 avant Jésus-Christ, à Brindes, au terme d’un séjour en Grèce. Il traverse ainsi un demi-siècle de bouleversements : les conjurations diverses et la guerre civile (49-31 avant Jésus-Christ) signent la fin de la République ; la mort de César, suivie de luttes pour le pouvoir, se solde par l’avènement du jeune Octave, devenu Auguste en 27 avant Jésus-Christ. Virgile connaît donc la fin d’une époque et les débuts d’une nouvelle ère, pleine de promesses. Le jeune Virgile fait ses études à Crémone et Milan et passe sans doute quelques mois à Rome, comme tout Latin cultivé, le temps de se persuader qu’il n’est pas fait pour la politique mais pour la poésie. Vers l’an 40 avant Jésus-Christ, Virgile, touché comme ses compatriotes par des expropriations, quitte la région de Mantoue et s’installe en Campanie. Proche de Pollion, homme politique et poète, il fréquente les milieux politiques et littéraires de Rome. Il voyage également, notamment en compagnie du poète Horace, aux côtés de Mécène, leur protecteur éclairé, et va peut-être jusqu’en Grèce. Vers l’an 37, il publie les Bucoliques, court recueil de dix pièces champêtres, commencées dès les années 40. Entre 31 (date de la bataille d’Actium qui marque la fin des luttes de succession) et 29, Virgile compose les Géorgiques, à la gloire des travaux de la terre, qu’il publie en 29 avant Jésus-Christ. C’est sans doute à la même époque qu’il commence à composer l’Enéide, épopée d’un ton plus élevé inscrite dans la tradition homérique. Son talent lui vaut l’admiration d’Auguste, qui voit en lui un poète capable de louer l’Italie, de vanter les mérites de la vie rustique (que promeut la politique impériale) et de glorifier le passé national romain. Le poète meurt avant d’avoir donné sa forme définitive au poème et c’est donc à une édition posthume que nous avons affaire. Nul ne sait si Virgile avait achevé son œuvre ou s’il entendait encore la modifier. L’Enéide constitue en tout cas un formidable hymne à la gloire d’Auguste, empereur désormais bien installé de l’Empire romain pacifié. Depuis, son œuvre et sa pensée marquent la création artistique. Dante confie à Virgile, qui l’accompagne dans La Divine Comédie : « Tu es mon maître et mon auteur ». Et Virgile inspire encore les poètes et les auteurs (Du Bellay, Racine, Chateaubriand, Baudelaire, Hugo, Claudel, Borgès, Butor…), les peintres (Raphaël, Michel-Ange, Jan Brueghel, Tiepolo, Rubens, El Greco, Boucher, Turner, Burne-Jones…) et les compositeurs (Purcell ou Berlioz).