Vécue et éprouvée, pensée et mise en mouvement par ceux qui l'habitent, la ville, en tant qu'espace citadin, communautaire, municipal, est l'enjeu... > Lire la suite
Vécue et éprouvée, pensée et mise en mouvement par ceux qui l'habitent, la ville, en tant qu'espace citadin, communautaire, municipal, est l'enjeu de symboliques nationales, de processus concurrents d'appropriations, de dynamiques sociales. À travers des exemples pris à Londres, Paris, Strasbourg. Mulhouse. Édimbourg aux xixe et xxe siècles, dans lesquels la géographie culturelle et l'histoire de la sensibilité à l'environnement urbain sont prises en considération, il est ici question des enjeux de ces mises en scènes en termes de contrôle social et d'identités collectives. Que ce soit par le biais de parcours imaginés ou bien par celui d'appropriations « illicites », comment les individus et les groupes sociaux réagissent-ils vis-à-vis des mises en scène(s) proposées et comment les identités spatialisées sont-elles intériorisées ? L'ouvrage s'organise en trois parties, qui correspondent aux trois axes de cette question. Délimiter des territoires, à savoir fixer et circonscrire l'inscription dans l'espace urbain de comportements constitués comme déviants (par exemple l'ivrognerie et la défécation). Préserver des lieux, c'est-à-dire constituer des espaces singuliers soustraits au paysage urbain, à ses règles communes et à ses contraintes, créer des espaces de liberté, de sociabilité ou tout simplement d'intimité. Disputer l'espace, au sens de composer avec les projections symboliques des groupes dominants et du pouvoir d'État, processus dans lequel résistances et esquives des citadins s'exercent subtilement, contre le « marquage » des lieux, et cherchent à faire vivre de nouvelles territorialités.