Cet ouvrage collectif montre que la perpétuelle oscillation de l'Amérique entre uni- et multilatéralisme selon ses besoins et ses intérêts, de la... > Lire la suite
Cet ouvrage collectif montre que la perpétuelle oscillation de l'Amérique entre uni- et multilatéralisme selon ses besoins et ses intérêts, de la Grande Guerre à nos jours, s'est accompagnée d'une évolution. L'entrée progressive en guerre froide entre 1946 et 1950 va contraindre ses dirigeants à modifier le projet wilsonien réhabilité par Franklin Roosevelt. Les Etats-Unis vont afficher toujours davantage de scepticisme envers le multilatéralisme et même renouer avec une version dure de l'unilatéralisme consistant non pas à agir indépendamment de leurs alliés, mais bien à leur imposer des politiques contreileur volonté. Cette évolution semble avoir découlé de la déception que. l'ONU leur a causée, mais aussi de leur irritation' croissante face à des alliés toujours plus accusés de prospérer égoïstement à l'abri de la protection gratuite que Washington leur assurait, et de leur détermination croissante à les contraindre de façon unilatérale, s'il le fallait, à endosser la part qu'ils refusaient d'assumer. La dégradation des relations et l'isolement croissant de Washington allaient résulter de la conviction outre-Atlantique que l'organisation internationale "n'était pas la solution", mais qu'"elle était le problème". L'Administration de George W. Bush portera à son paroxysme cette volonté des Américains - ancrée dans leur histoire - de décider seuls de leur comportement et de leurs intérêts, qui fait de l'unilatéralisme "la plus vieille doctrine de la politique étrangère américaine", selon le mot d'Arthur Schlesinger.