La psychopathologie souffre du débat dualiste. Les modèles physiopathologiques font défaut et les traces du débat entre les tenants de la psychogénèse des troubles mentaux et ceux qu'on appelait les organicistes continuent d'encombrer la réflexion. Pourtant un consensus se fait jour à propos de l'idée selon laquelle l'origine des déviations pathologiques du comportement est nécessairement multi-factorielle.
Au sein de ce mouvement, la notion de vulnérabilité prend valeur de paradigme. Les progrès de la connaissance dans les domaines des neurosciences permettent d'aborder cette notion de vulnérabilité avec un éclairage théorique et des outils expérimentaux tout à fait nouveaux. Le moment semble venu de retourner à cette approche psychobiologique des traits en y intégrant tous les acquis de la modernité dans les domaines de la neurobiologie du comportement et des sciences cognitives, sans pour autant dénier l'influence du milieu et de l'histoire du sujet. Dans cet ouvrage sont exclusivement envisagés les aspects psychobiologiques de la vulnérabilité, proposés comme un ensemble de faits scientifiques pour une confrontation interdisciplinaire ultérieure.