Dans un contexte en transformation, les systèmes nationaux de recherche et d'enseignement supérieur rencontrent des défis semblables : avènement de la société ou de l'économie du savoir, globalisation scientifique, compétitivité, évaluation et, enfin, acceptation sociale des sciences et des techniques. Les Etats (mais aussi les chercheurs) répondent toutefois à ces défis de façon différente, en fonction de leur tradition, de leurs spécificités ou de leur marge de manoeuvre. La dimension internationale de la recherche et de l'enseignement supérieur est depuis longtemps un objet d'étude assez controversé et fait actuellement toujours problème : depuis la Seconde Guerre mondiale environ, l'internationalisation a certes été renforcée sous l'impulsion de divers programmes politiques et scientifiques et a débouché sur une redéfinition du clivage interne / externe, mais on observe aussi de nombreux discours politiques et scientifiques qui instrumentalisent la notion d'internationalisation à différentes fins. Des études de cas fouillées prises principalement dans les deux systèmes français et suisse de recherche et d'enseignement supérieur, placés dans une perspective comparative internationale, permettent de documenter le statut et le poids du phénomène d'internationalisation (Espace européen de la recherche, processus de Bologne, rankings, localisation des activités scientifiques, attitudes face à la recherche, sciences de la vie, nanotechnologies, open science, propriété intellectuelle, relations universités-entreprises).