Biographie de Jacques de Voragine
Jacques de Voragine - Sa vie, son époque. Jacques de Voragine est né en 1228 à Varazze, ville côtière de Gênes, en Italie, à mi-chemin entre Savone et Voltri, d’où son nom latin Jacobus de Varagine. L’erreur d’un copiste substituant un « o » au premier « a » de son nom aura valu à l’auteur de devenir Jacques de Voragine. Il a seize ans quand, en 1244, il entre dans l’ordre des Frères Prêcheurs fondé par saint Dominique en 1215. Tour à tour novice, moine, professeur de théologie, prédicateur, il allie une science des mœurs si pures et une vertu si grande, que tous les couvents dominicains du nord de l’Italie conservent le souvenir de ce personnage saint. C’est vers 1255 qu’il écrit la Légende dorée. Frère prêcheur avant tout, son chapitre le plus long est consacré à saint Dominique, mort depuis moins de cinquante ans. Dominicain comme lui, Thomas d’Aquin, le « docteur angélique », enseigne de 1252 à 1259 à Paris, où il rédige la Somme contre les gentils, pendant que son maître, Albert le grand, est élu provincial à Cologne en 1254. Chez les franciscains, fondés en 1226, Roger Bacon, le « docteur admirable » enseigne à Oxford de 1252 à 1257 ; et Bonaventure est élu général des franciscains en 1256, après sept ans d’enseignement à Paris. Et Jacopone da Todi (1236-1306), le futur poète du Stabat Mater, va prononcer ses vœux. Jacques de Voragine est également contemporain de saint Louis à Paris, entre la septième et la huitième croisade qui lui sera fatale. La foi construit la Sainte Chapelle pour les âmes, la science construit la Sorbonne pour l’esprit et pour les corps la charité construit les Quinze-Vingts. En 1292, il devient l’archevêque de Gênes. Alors que les Guelfes (partisans du pape) et les Gibelins (partisans de l’empereur) s’affrontent depuis 1260, Jacques de Voragine réussit, en 1295, après trois ans d’effort, à obtenir qu’ils se réconcilient. Il participe donc à la pacification des clans Mascherati (gibelins) et Rampini (Guelfes) ainsi qu’à diverses opérations diplomatiques entre Gênes et Venise. Au travers son texte et sa vie, on remarque que pour Jacques de Voragine, la nécessité évidente est d’être compris par le plus grand nombre. Avant de mourir en 1298, il dispensa les pauvres du prix de ses funérailles et demanda que son corps reposa dans l’église de son ancien couvent et non dans la cathédrale auprès des autres évêques.